Portrait #1 : Vanina Denizot

Fondatrice du mook (contraction de book et magazine) Soror,
Vanina met en avant le parcours de vie de femmes inspirantes, libres et courageuses.

Crédit photo : Sylvie Schneider

Crédit photo : Sylvie Schneider

Hello Vanina, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

Avec plaisir ! J'ai 38 ans (ça commence à devenir sérieux !), je vis à Lyon et suis l'heureuse et fière maman de deux petites filles.
J'ai passé mon enfance en Corse, bercée par le bruit de la mer et très entourée de mes parents, grands-parents et petit frère.
J'étais une enfant plutôt autonome, rêveuse, passionnée de lecture et d'écriture. C'est ce qui m'a guidée quand il a fallu choisir des études, puis un métier ! Désormais, et depuis 15 ans maintenant, je suis journaliste lorsque j'accompagne les médias - print et web - et rédactrice lorsqu'il s'agit de travailler aux côtés des entreprises.
En parallèle de mes différents projets professionnels, j'ai lancé le mook Soror.

D’où t’es venue l’idée de créer Soror ?

L'idée a germé très naturellement au contact des femmes que je rencontrais et interviewais que je trouvais incroyables, résilientes, puissantes, agissantes. J'étais souvent frustrée de ne pouvoir pas prolonger mon article pour mieux valoriser leur parcours, leur histoire. Je me suis alors fait la réflexion qu'il n'existait pas de revue entièrement dédiée à des portraits et interviews de femmes. Voilà comment l'idée est née, mais elle est restée plusieurs années dans un coin de ma tête avant que je la concrétise. Il m'a fallu non pas un mais deux déclics : la fin d'une mission qui m'accaparait beaucoup de temps et d'énergie et la naissance de ma première fille avec l'envie de lui transmettre de belles histoires. C'est là que Soror a vu le jour.
Une revue indépendante, intemporelle, sans publicité, imprimée en France composée de rencontres au long court.


Quelle est selon toi la définition de la sororité ?

C'est se comprendre les unes les autres sans forcément se connaître à travers des sujets, des problématiques communs.
La sororité, c'est aussi le soutien, même inconscient porté aux autres femmes. Je crois beaucoup à l'inspiration, aux rôles modèles. En essayant de faire de son mieux, d'avancer, de progresser, cela peut aussi aider et guider d'autres femmes. La sororité est une jolie ronde vertueuse à laquelle nous appartenons toutes.


Comment sélectionnes-tu les femmes que tu interviewes ?

Ma volonté est de proposer des profils variés dont il se dégage, au final, une unité.
De Christine Spengler, photographe de guerre, en passant par Ethery Pavaga, danseuse étoile, à Amelia Tavella, architecte, Marie-Sophie Obama, basketteuse professionnelle, Maïmouna Doucouré, réalisatrice, Marion Bohé, cheffe, ou encore Hortense Montarnal, céramiste... Je fais attention à ce que leur âge, leur métier, leur histoire diffèrent. Dès qu'un parcours fait écho à un autre, je l'écarte afin de conserver cette pluralité intacte. Ce qui fait que ma liste définitive est bouclée seulement avec le dernier portrait ! Parfois c'est inconfortable de faire évoluer sans cesse sa galerie de portraits, mais c'est aussi exaltant ; j'ai un peu l'impression d'une chasse aux trésors !

Les couvertures illustrées des parutions sont sublimes. Comment se passe la collaboration avec les artistes ?

Cela fait partie des moments que je préfère dans la réalisation de Soror.
Tout d'abord parce qu'elle marque la finalisation du volume. Puis, qu'enfin je ne travaille plus toute seule ! A l'origine de chaque illustration, il y a une vraie rencontre avec une artiste dont j'apprécie le travail. Ensuite, je transmets le maximum d'infos sur le volume en cours pour que l'illustratrice s'en imprègne : édito, sommaire, photos, inspirations... S'ensuit un ping-pong avec des propositions sous la forme d'ébauches, de croquis... Et ce qui est génial, c'est que malgré ces échanges, la découverte du résultat conserve toujours une part de magie. L'objectif est aussi que leur univers artistique soit radicalement différent pour surprendre, mais surtout montrer combien il existe différentes lectures, différentes visions de la sororité et de la femme Soror.

Quelles sont tes sources d’inspirations ?

Les femmes m'inspirent, évidemment ! Mais plus largement chacune de mes rencontres. L'inspiration est partout : dans des lectures, films, expos, et même au détour d'un post Instagram ! Des lieux peuvent m'inspirer aussi, je pense notamment à mon village dans le Cap Corse qui a le pouvoir de me rendre plus créative tout en m'aidant à faire le tri dans mes idées ! Pour Soror, deux revues indépendantes m'ont fait me dire : "c'est possible !" : Toc toc toc magazine et Les Confettis.


Peux-tu nous citer 3 références (livres, podcasts, films, séries…) incontournables en rapport avec la sororité ?

Le podcast La Poudre aux questions fortes qui portent à réfléchir.
Je serai le feu, le magnifique recueil de poétesse initié par Diglee (présente dans le troisième volume de Soror).
En termes de série, je reste une inconditionnelle de Sex and the city, bien sûr !


Y a t’il des comptes Instagram que tu aimerais nous faire découvrir ?

Il y en a tellement, j'ai peur d'en oublier alors pour être certaine de ne pas me tromper je ne peux que vous encourager à découvrir ceux des illustratrices de Soror : Mathilde Bel (@belmathilde), Alexandra de Assunçao (@alexandra.deassuncao) et Sara Ödman (@saraodman.art).


Mille mercis Vanina pour toutes ces belles découvertes. A bientôt !

Pour retrouver la revue Soror, c’est par ici.


Ressources

Podcast La Poudre : https://open.spotify.com/show/1WgrGarkpE3efj57f8uvzo

Revue Toc Toc Toc Magazine : https://www.toctoctoc-editions.com

Revue Les Confettis : https://shop.lesconfettis.com/

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Portrait #2 : Sara Ödman